Un film de Mauritz Stiller avec Jenny Hasselqvist, Mathias Taube et Urho Somersalmi
Marit (J. Hasselqvist) a épousé Johan (M. Taube) malgré l'opposition de la mère de celui-ci. Mais, une fois mariée, elle s'éloigne de son époux. Un étranger (U. Somersalmi) arrive et fait tout pour la séduire...
Ce magnifique film de Mauritz Stiller est une adaptation du roman Juha du finlandais Juhani Aho. Stiller était d'ailleurs lui-même d'origine finlandaise. L'intrigue est simplissime: la jeune Marit a été adoptée enfant par Johan et sa mère. Elle devient la servante de la famille, exploitée par la mère qui profite de sa reconnaissance. Et lorsque son fils décide d'épouser Marit, elle fait tout ce qu'elle peut pour l'éloigner, sans résultat. Pourtant, le mariage ne semble pas heureux. Il y a une grande différence d'âge entre les époux et Marit va soudain suivre un jeune étranger pour vivre une passion éphémère. Stiller utilise au mieux les décors sauvages qui symbolisent admirablement le voyage émotionnel de l'héroine. Elle descent les rapides dans une barque avec son amant, à la fois terrorisée et pourtant recherchant le risque. C'est finalement cette séparation et cette courte aventure avec cet étranger volage qui va souder son couple avec Johan. Jenny Hasselqvist est une magnifique Marit à la recherche d'une aventure des sens qui lui est inconnue. Contrairement à tant de films tournés avec des transparences en studio, Johan est tourné entièrement en décors naturels en prenant tous les risques. Il faut noter qu'en 1999, le cinéaste finlandais Aki Kaurismäki en a fait un remake. C'est un Stiller de tout premier ordre qui a été diffusé par Arte en 2001 avec une partition assez irritante que j'ai remplacé epar la symphonie N°3 de Jean Sibelius. Sa musique reflète admirablement l'ambiance de Johan. Une pure merveille.
2 commentaires:
Juha est une oeuvre clef du patrimoine finlandais. Il en existe notamment une splendide version en opéra par Merrikanto (livret de l'immense cantatrice finlandaise des années 1910, Aïno Ackte.) Je vous le recommande si vous en avez l'occasion. Le thème général de l'opposition entre la séduction urbaine et la réalité rurale / de la femme " civilisée" manipulatrice n'est pas sans évoquer l'Aurore, le chef d'oeuvre absolu de Murnau - période américaine, d'ailleurs contemporain de l'opéra (1927).
Je ne connaissais pas cet opéra (étant pourtant amateur d'opéra). Il va falloir que je le découvre. Je vous remercie pour votre message.
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