Thumette (Alice Tissot) surveille
Delaïk (M.-L. Iribe) et Louarn (M. Floresco)
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Un film de Gaston Ravel avec René Navarre, Marie-Louise Iribe, Michaël Floresco et Alice Tissot
Le gardien de phare Goulven Névès (R. Navarre) a épousée la jolie Delaïk (M.-L. Iribe). Leur mariage est heureux jusqu'au jour où il est nommé sur le phare de Gorlebella qui est situé en haute mer...
Gaston Ravel est bon artisan dont j'ai maintenant vu quatre longs métrages et un certain nombre de courts-métrages Gaumont. Il a un métier solide à défaut d'une grande imagination. Ce Gardien du feu fait cependant partie de ses meilleurs oeuvres avec Jocaste (1925). A partir d'un roman régionaliste d'Anatole Le Braz, il tisse un drame intimiste sur fond de Bretagne "bretonnante". René Navarre est un gardien de phare à cheval sur les principes qui a du mal à comprendre le mal être de sa jeune et jolie épouse (une délicieuse Marie-Louise Iribe) qui vient de Tréguier. Elle ne s'adapte pas à l'univers hostile et âpre du Finistère qui semble incarné dans la silhouette noire et sinistre de Thumette Chevanton (Alice Tissot), une autre femme de gardien qui vient de l'Ile de Sein. Ce qui devait arriver arrive: Delaïk trompe son époux - absent durant des mois - avec son cousin, le joyeux Hervé Louarn (Michaël Floresco). Elle suscite ainsi la jalousie de Thumette, elle aussi éprise de Louarn. Elle prend plaisir à informer l'infortuné époux qui va ourdir une vengeance machiavélique. La structure du film est une agréable surprise en ce que l'histoire de Goulven nous est contée par une série de flash-backs alors qu'il a enfermé les amants dans une chambre du phare où il va les laisser mourir de faim, de soif et de folie. Tourné en Bretagne, le film capture la brise marine et l'âpre paysage de la pointe du Raz. Ce nouveau tirage de la Cinémathèque est d'excellente qualité et permet d'apprécier le travail des opérateurs. Les acteurs sont en parfait accord avec leur personnage, de Marie-Louise Iribe, en jeune épouse vive et joyeuse à René Navarre, l'époux trompé dont l'amour tourne à la haine ainsi qu'Alice Tissot en sombre créature envieuse et mauvaise. Le film ne souffre que d'une narration un peu trop étirée avec sa durée de 104 min car la tension se relâche aux deux tiers du film. Sans aucun doute, un des meilleurs films de Gaston Ravel.
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