mercredi 22 avril 2015

Suzanne 1916

Michael (J. Signoret), Suzanne (S. Grandais) et le Père Bonheur

Un film de Louis Mercanton et René Hervil avec Suzanne Grandais, Jean Signoret, Marie-Louise Derval et Georges Tréville

Suzanne (S. Grandais) tombe amoureuse de Michael de Sylvanie (J. Signoret). Mais, il est promis à la Princesse Sonia (M.-L. Derval). Après son départ, Suzanne enceinte est jetée à la rue par son père. Elle trouve refuge auprès d'un vieux berger, le père Bonheur...

Cette production Eclipse est un véhicule pour mettre en valeur Suzanne Grandais qui était alors une des plus grandes stars du cinéma français. Ayant quitté la Gaumont, elle n'a plus Léonce Perret pour la diriger et doit se contenter du tandem Mercanton-Hervil qui sont également les réalisateurs attitrés de la grande Sarah Bernhardt. Ils ne sont malheureusement pas du tout au même niveau que le grand Léonce. Cependant, ce mélodrame larmoyant, qui ne recule devant aucun cliché, résiste au temps grâce à sa délicieuse interprète qui est la fraîcheur et le naturel même. Suzanne illumine l'écran de sa personnalité et nous permet d'avaler ce mélo sans sourciller. L'intrigue est pleine de déjà-vu dans la carrière-même de l'actrice: elle est séduite et abandonnée par son amant, puis fille-mère jetée à la rue, avant de retrouver son prince après avoir perdu la raison. Tout cela se termine par un suicide aquatique dans la grande tradition d'Ophélie comme elle le faisait déjà dans Le Coeur et l'argent (1912, L. Perret). Avec un tel sujet, Perret aurait certainement réussi à nous tirer quelques larmes alors que Mercanton et Hervil se contentent de filmer tout cela fort platement. Heureusement, le film a été tourné sur la Côte d'Azur près d'Antibes, ce qui nous vaut de beaux paysages maritimes. Cependant, les cadrages et les prises de vue manquent d'originalité. On est cependant très content de pouvoir regarder ce petit film grâce à l'European Film Gateway qui offre une copie néerlandaise teintée de belle qualité.

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