Marie Richard (M. Renaud) et Jacques Averil (L. Mathot) |
Un film de René Leprince avec Léon Mathot, Madeleine Renaud, Robert Tourneur, Maurice Touzé et Camille Bert
Suite à la faillite et au suicide de son père, Jacques Averil (Léon Mathot) abandonne sa fortune aux créanciers de son père. Il retourne à Paimpol où il s'engage comme simple matelot sur un chalutier...
Il est difficile d'imaginer le statut de Léon Mathot au sein du cinéma français en 1923. Il est le favori du public français et il touche alors 60.000 francs par an de Pathé-Consortium ce qui constitue un salaire extrêmement élevé pour l'industrie française. Il faut dire qu'il a tourné précedemment d'excellents films pour Film d'Art sous la direction d'Henri Pouctal et d'Abel Gance, en particulier Le Comte de Monte-Cristo (1918) et Travail (1919). Vent Debout lui offre un rôle passionnant, celui d'un homme qui a perdu toutes ses illusions et qui tente de refaire sa vie en tant que marin. L'héritier oisif qui aimait la mer va devenir un dur à cuire et va s'imposer à bord d'un chalutier dominé par une brute. Il se prend d'amitié pour un petit mousse qui lui témoigne de l'affection. Las, ce nouvel environnement qui lui offrait un nouvel espoir de vie se fracasse avec la mort accidentelle du gamin. Le retour à Paris après ce drame ne semble guère engageant, car à part une bordée très arrosée, il n'a pas de perspective. C'est sa rencontre avec la douce Marie, interprétée avec énormément de talent par une toute jeune Madeleine Renaud de 22 ans, qui va en décider autrement. Soudain, l'espoir renaît avec la possible découverte d'un filon de malachite en Islande. Ce nouvel espoir sera également sans lendemain, mais Marie revient vers lui prête à partager sa vie. Leprince a à sa disposition une excellente histoire qu'il filme à Paimpol et à Paris. Mathot donne à son personnage toute la gamme de sentiments voulue avec une grande sensibilité. Du matelot costaud qui se mutine au jeune homme timide qui ne sait pas comment aborder le jolie Madeleine Renaud qu'il vient de rencontrer. La copie qui nous est parvenue est teintée et de belle qualité à part quelques séquences en cours de décomposition. Une autre curiosité du film est la présence de l'acteur Robert Tourneur, le frère cadet de Maurice Tourneur qui fit carrière au théâtre et au cinéma. Il est le portrait craché de son frère aîné. Un très bon film de René Leprince qui a été accompagné magnifiquement par Emmanuel Birnbaum à la Fondation Jérôme Seydoux-Pathé.
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