Un film de Paul Czinner avec Elisabeth Bergner, Conrad Veidt et Emil Jannings
Nju (E. Bergner) n'aime plus son époux (E. Jannings). Elle rencontre un homme (C. Veidt) au cours d'une soirée et décide de le suivre...
Ce premier film de Czinner avec sa future épouse Elisabeth Bergner est une adaptation d'une pièce russe de Ossip Dymow. Le sujet est maintenant totalement rebattu : le mari, l'amant et la femme. Mais, à l'époque, le traitement de cette histoire d'adultère devait être nouveau par sa subtilité et son refus de juger. Elle n'aime plus son époux sans que nous ayons réellement des éléments tangibles de cette lassitude. Bien qu'une scène montre le mari faisant ses ablutions en arrière-plan pendant que son épouse pense à l'homme qu'elle a rencontré. Ce quotidien banal fait certainement parti de cette lassitude. Il m'est difficile de discuter de la performance des différents acteurs à cause de la médiocrité de la copie que j'ai pu voir. Jannings m'a cependant semblé être particulièrement retenu et émouvant en mari trompé, mais prêt à tous les sacrifices pour garder son épouse. Conrad Veidt offre certainement un contraste saisissant avec l'ample et puissant Jannings. Sa présence est toujours magnétique grâce à son regard clair et à sa longue silhouette émaciée. Quant à Bergner, elle a une silhouette de femme-enfant androgyne qui était étonnante à l'époque, en particulier dans Fräulein Else (1929) du même Czinner. Le film n'utilise que très peu de gros plans et ressemble à du théâtre filmé sans que cela soit péjoratif. Néanmoins, il faut reconnaître que Czinner montrera une toute autre fluidité visuelle avec Fräulein Else. En tous cas, au vue de cette copie médiocre (et probablement légèrement amputée) accélérée à 24 im/sec, je crois que c'est un film qui mériterait plus d'attention, rien déjà que pour le trio d'acteurs exceptionnels qui le compose.
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