Une fille dans chaque port
Un film d'Howard Hawks avec Victor McLaglen, Robert Armstrong et Louise Brooks
Le marin Spike Madden (V. McLaglen) a un riche carnet d'adresses rempli du nom de ses conquêtes aux quatre coins du monde. Seulement, en retournant voir celles-ci, il se rend compte qu'un autre marin est également passé par là en laissant un bracelet ou un tatouage...
En 1926, Victor McLaglen était devenu soudain une star grâce son incarnation du Capitaine Flagg dans What Price Glory? de Raoul Walsh. La Fox décide d'exploiter ce héros atypique, pas réellement un séducteur, mais à l'allure virile de bagarreur dans A Girl in Every Port. Tout comme le film de Walsh, la comédie de Hawks exploite jusqu'à plus soif l'amitié virile qui unit deux marins en goguette. Le véritable couple du film c'est Armstrong - le futur interprète de King Kong (1933) - et McLaglen qui passent de bars en bars, de bagarres en bagarres contre les autorités locales tout en s'arrêtant ce qu'il faut pour revoir des filles de passage. Il semble que ce type d'amitié virile était à la mode à l'époque. Cela peut donner le meilleur avec Wings (1927) de W.A. Wellman ou le pire comme Two Arabian Knights (1928) de Lewis Milestone. Le film d'Hawks se rapproche plus du deuxième. Les personnages sont schématiques et Victor McLaglen se contente de faire sa série de grimaces habituelles: clin d'oeil, sourire béat et énorme éclat de rire. Si on apprécie le style de McLaglen - ce n'est pas mon cas - on peut regarder avec amusement cette pochade à l'humour potache. Il faut cependant remarquer qu'Hawks montre un sens du rythme qui rattrape quelque peu les ratages de sa période muette comme le désastreux Fazil (1928). A sa sortie, A Girl in Every Port fut salué pour son potentiel commercial, plus que pour une quelconque réussite artistique. Quant à Louise Brooks, elle ne joue qu'un personnage secondaire. Elle est plongeuse acrobatique dans une fête foraine et s'intéresse de près au portefeuille de McLaglen, plus qu'à son charme imaginaire. On peut admirer sa plastique dans un maillot moulant qui apparemment attira l'oeil de Pabst. Sans ce dernier, il y a fort à parier que Louise serait restée une actrice secondaire à Hollywood. Le couple qu'elle forme avec McLaglen fait penser au couple Clara Bow-Ernest Torrence dans Mantrap (1926) de Victor Fleming. Le film de Fleming avait cependant un tout autre dynamisme grâce à la pétillante Clara. Dans l'ensemble, une comédie passable, mais qui ne fait pas partie des meilleurs films de Hawks.
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