Gudmund (Lars Hanson) et Helga (Greta Almroth) |
La Fille de la tourbière
Un film de Victor Sjöström avec Greta Almroth, Lars Hanson, Karin Molander et Concordia Selander
Helga (G. Almroth), surnommée la fille de la tourbière, a eu un enfant après que son ancien patron ait abusé d'elle. Les bien pensants du village la regarde avec mépris, mais elle va réussir à défendre son honneur...
La Fille de la tourbière est la première adaptation d'un roman de Selma Lagerlöf réalisée par Sjöström. Il en adaptera quatre autres dans les années à venir. L'année 1917 est cruciale pour Svenska Biograf. Le directeur Charles Magnusson a décidé de réorienter la production vers l'adaptation d'oeuvres littéraires pour faire monter en gamme les films. Après le magnifique Terje Vigen (1917) d'après Ibsen, Sjöström s'attaque à cette histoire simple et forte d'une fille victime du qu'en-dira-t-on qui va se battre pour retrouver son honneur. Le cinéma suédois n'hésite pas à montrer la réalité sociale et les préjugés religieux sans se voiler la face. Helga est avant tout une victime. Placée comme servante chez un fermier, il a abusé d'elle. Pourtant, c'est elle qui est considérée comme une fille perdue. Face à cette adversité, elle fait preuve d'un courage qui force le respect des citoyens les plus conservateurs. Alors que son ancien patron s'apprête à se parjurer sur la Bible, elle préfère lui arracher le livre des mains pour éviter le châtiment divin qui l'attend. Elle ne veut pas que le père de son enfant brûle en enfer. Petit à petit, le personnage d'Helga montre sa grandeur d'âme, son refus du mensonge et des préjugés face à une société bien-pensante profondément hypocrite. Gudmund est impressionné par la volonté de cette femme et va insensiblement tomber amoureux d'elle. Le contraste avec sa fiancée Hildur devient de plus en plus insupportable, surtout lorsqu'il se retrouve lui-même suspecté de meurtre et qu'elle le rejette. Sjöström dirige ses acteurs au petit point. Lars Hanson et Greta Almroth sont absolument formidables de vérité et de subtilité. Encore un magnifique Sjöström. Douglas Sirk a réalisé également une adaptation du roman de Lagerlöf en 1935 sous le titre Das Mädchen von Moorhof.
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