Un film de Victor Sjöström avec Victor Sjöström, Greta Almroth, Harald Schwerzen et Concordia Selander
Sammel Eneman (V. Sjöström) est prêteur sur gage dans une petite ville portuaire. Il est détesté par la plupart de ses concitoyens pour son avarice. Un jour, il fait la connaissance de Tora (G. Almroth) qui s'est faite agressée et la ramène chez sa mère (C. Selander). La jeune fille est fiancé au marin Knut (H. Schwerzen) qui a besoin d'argent. Elle va trouver Eneman pour obtenir un prêt. Il accepte, mais en retour, il faudra qu'elle accepte de s'occuper de sa maison...
Ce film de Victor Sjöström est moins connu que d'autres de la même époque. Et pourtant, c'est à nouveau une oeuvre profondément humaine et d'une subtilité remarquable. On a également la confirmation, s'il en était besoin, de l'étendu du talent de l'acteur Sjöström. Il est ici un vieux grigou qui vit au milieu de son bric-à-brac et s'habille de vieilles hardes par avarice. La rencontre avec Tora va modifier ce vieil homme en apparence sans coeur. Il accepte qu'elle rende les objets qu'il avait pris en gage aux pauvres gens du village et il s'humanise doucement en changeant ses vêtements. Petit à petit, son environnement se modifie grâce aux bons soins de Tora, ce qui ne manque pas de faire jaser. Le vieux grigou pense même qu'elle va accepter de l'épouser. Evidemment, il se trompe. Tora attend patiemment le retour de Knut et il réalisera alors sa folie. Mais, auparavant, il devra subir une série d'humiliations particulièrement cruelles. Alors qu'il a revêtu ses plus beaux atours et qu'il se met en route pour aller trouver la mère de Tora, bouquet de fleurs en main, tout le village se coalise pour se moquer de lui. Une séquence reste en mémoire pour son efficacité et sa cruauté. Alors qu'il arrive seul sur la route, il croise une rangée de villageois qui singe son allure: ils portent des bouquets de brindilles et se rangent derrière lui en file indienne. Il prend l'humiliation avec résignation. Le film se clôt avec le vieux Sammel qui repart chez lui dans ses vieilles hardes laissant derrière lui Tora et Knut, enlacés et heureux. Sjöström est absolument bouleversant de sensibilité dans ce rôle difficile et sa mise en scène est sans faille avec un soin dans le rythme et la composition des scènes qui en font sans aucune doute l'un des tous premiers maîtres du cinéma. A voir absolument.
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