Un film d'Abel Gance avec Léon Mathot, Maud Richard, Emile Keppens, Doriani et Maillard
Le professeur Hopson (Maillard) travaille sur les venins de serpent avec son aide Mathus (Léon Mathot). Alors que la guerre est déclanchée, il accepte de travailler au développement de gaz asphyxiants pour le compte du ministère de la guerre...
En 1916, Abel Gance travaille pour la société Film d'Art. Il tourne simultanément, près de Cassis, deux longs métrages Barberousse (1917) et Les Gaz Mortels. Ces deux films sont des mélodrames aux péripéties dignes des sérials de Feuillade ou de ceux réalisés aux Etats-Unis. En voyant cette oeuvre de Gance, il est d'ailleurs évident que le jeune cinéaste est très inspiré par les nouvelles techniques américaines de montage où l'on alterne gros plans, plans moyens et plans larges dans un rythme nerveux qui fait la part belle au suspense contrairement au cinéma français qui était resté fidèle aux techniques d'avant-guerre du plan large au rythme plus lent. Contrairement à Barberousse, Les Gaz mortels est en lien avec l'actualité de l'époque en ce qu'il s'intéresse aux gaz de combat qui commencent à être utilisés sur le front. Même si les personnages ne sont pas impliqués directement sur le front, il montre comment l'idée de 'gazer' l'ennemi peut devenir acceptable pour un scientifique pétri d'humanité. Gance combine donc des éléments d'actualité avec des personnages de mélodrame typique comme le couple de cousins (Emile Keppens et Germaine Pelisse) qui tentent d'éliminer le savant et son petit-fils pour capter un héritage. Le montage du film rappelle plus un film américain dans le style de ceux de D.W. Griffith que ceux de Feuillade. Gance a bien compris où se trouvait le futur de l'écriture cinématographique et quelques années plus tard, il innovera encore plus que les cinéastes américains. Ces Gaz mortels sont donc menés tambour battant avec montage alterné et montée du suspense. Il est fort dommage que la copie de ce film soit issue d'un contretype médiocre qui ne permet pas d'apprécier à plein le travail remarquable de Léonce-Henry Burel derrière la caméra. Un Gance important de sa première période.
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