Max (Paul Heidemann), Else (Lissy Arna) et Hans (Mathias Wieman) |
Sous le lampadaire
Un film de Gerhard Lamprecht avec Lissy Arna, Paul Heidemann, Mathias Wieman et Gerhard Dammann
Else (L. Arna) ne supporte plus d'être cloîtrée à la maison par son père (G. Dammann). Un soir où elle était sortie avec son petit ami Hans (M. Wieman), son père refuse de lui ouvrir la porte. Elle part rejoindre Hans et son ami Max (P. Heidemann) et ils décident de monter un numéro de music-hall. Pendant ce temps, son père la fait rechercher par la police car elle est mineure...
Gerhard Lamprecht se rattachait à un courant social du cinéma allemand des années 1920 qui est moins exploré que celui de l'expresionnisme. Le metteur en scène s'intéressait à la vie de tous les jours des petites gens comme dans Menschen untereinander (117 bis Grande Rue, 1926) où il faisait revivre en studio les locataires d'un petit immeuble berlinois qui se rebellaient contre leur propriétaire. Unter der Laterne offre un univers plus noir en suivant la destinée tragique d'Else, une jeune fille de la petite bourgeoisie qui est entraînée bien malgré elle dans les bas-fonds berlinois. L'avertissement au début du film ne laisse aucun doute sur l'intention de Lamprecht. Il veut prévenir les parents contre les excès autoritaires qui peuvent mener leurs enfants à la fugue. Il veut aussi montrer le sort des femmes dans une société dominée par les hommes où elles n'ont pas voix au chapitre. Comme la Loulou de Pabst, Else devient une fille perdue qui ne peut plus remonter à la surface. A cause de son père, elle perd son travail au music-hall et se voit acculée à accepter d'être entretenue par un impressario sans scrupules. Lorsqu'il se suicide ayant tout perdu, elle tombe encore plus bas et un souteneur la met sur le trottoir, sous le lampadaire du titre. L'atmosphère n'est cependant pas aussi sombre que chez Pabst. Lamprecht garde espoir en l'âme humaine. Hans et Max veulent sauver Else, sans y parvenir à cause de son ignoble souteneur. Comme dans Mutter Krausens Fahrt ins Glück (L'Enfer des pauvres, 1929) de Phil Jutzi, le bonheur ne peut être atteint que dans la mort. Pourtant, Lamprecht apporte une lueur d'espoir dans la scène finale alors qu'Hans regarde sa petite fille. Lui ne fera les erreurs du père d'Else. Un film bien interprété et qui offre une vision passionnante de l'Allemagne des années 1920.
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