Cheyenne Harry (Harry Carey) |
Un film de John Ford avec Harry Carey, Molly Malone, George Berrell, Hoot Gibson et Vester Pegg
Thunder Flint (Duke R. Lee), à la tête du clan des éleveurs de bétail, souhaite chasser de ses terres le fermier Sweet Water Sims (G. Berrell). Il engage un tueur du nom de Cheyenne Harry (H. Carey) dont la tête est mise à prix...
Le duel entre Harry et Fremont (Vester Pegg) |
En 1917, John Ford commence à réaliser des westerns de deux bobines pour la Universal avec son complice l'acteur Harry Carey. Après seulement quelques mois d'apprentissage, il réalise un premier long métrage de 5 bobines, la longueur habituelle de ces années-là. Straight Shooting n'offre pas un scénario d'une grande originalité, c'est l'habituel conflit éleveur-fermier qui y est développé. Ford se concentre moins sur la psychologie des personnages que sur la méchanique de l'action westernienne. Il faut replacer le film dans son contexte. En 1917, il y a une figure qui domine le genre du western de la tête et des épaules, c'est William S. Hart. Ses films sont des modèles dramatiques et visuels offrant des personnages complexes de mauvais garçons qui acceptent de se réformer souvent pour l'amour d'une femme. Le personnage de Cheyenne Harry joué par Harry Carey est un peu similaire en ce qu'il est un tueur recherché qui va changer de camp pour les beaux yeux de Joan (Molly Malone). Cependant, Carey n'a pas du tout le charisme de Hart et ressemble plus à un fermier sympathique (ce qu'il était dans la vie) qu'à un tueur de sang froid. Au fond, il correspond bien aux personnages romantiques et sentimentaux qu'affectionnait Ford, là où Hart était plus noir et plus torturé. En fait, pour schématiser, on pourrait dire que Carey est l'ancêtre de John Wayne quand Hart annonçait déjà Clint Eastwood. A sa sortie, la presse professionnelle a fait un très bon accueil au jeune réalisateur. On peut lire ainsi: "Il faut féliciter l'auteur et le réalisateur pour avoir sélectionné des scénes et des situations fascinantes pour le film. Le panorama westernien est présenté avec une photo claire et attrayante et les épisodes de chevauchées et de bagarre sont jouées avec élan et enthousiasme." C'est donc bien le rythme rapide du film avec son montage inspiré de Griffith qui a attiré l'attention. La scène du duel entre Harry et Fremont est de ce point de vue représentative du montage de Ford avec une succession de plans courts et de gros plans des visages des protagonistes. Un western tout à fait intéressant.
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