Harry (Holmes E. Herbert) et Kate (Mae Murray) |
Un film de Léonce Perret avec Mae Murray, Holmes E. Herbert, Dorothy Green et Arthur Donaldson
En séjournant à la campagne, le dramaturge Harry Bryant (H.E. Herbert) fait la connaissance de Kate (M. Murray) une orpheline qu'il fait engager dans une auberge voisine. Harry tombe amoureux de la jeune sauvageonne et l'épouse. Le retour en ville est difficile pour la jeune épouse illettrée qui, de plus, doit faire face à une rivale Diana Nelson (D. Green)...
Harry et Kate ne se parlent plus |
En 1919, Léonce Perret produit ses propres films dont il écrit lui-même les scénarios. Celui de The A.B.C. of Love n'est certes pas très original, mais, comme toujours, ce qui fait le charme des films de Perret est présent dans cette délicieuse comédie matrimoniale. La direction d'acteurs est absolument remarquable tout autant que la composition de chaque séquence. Une toute jeune Mae Murray, cheveux blonds en bataille, nous rappelle exactement Mary Pickford dans son rôle de sauvageonne. Il est d'ailleurs évident qu'elle s'inpire de Mary. Il y a une grande fraîcheur dans son personnage de jeune fille bien loin de la vedette minaudante qu'elle deviendra plus tard. De même, Holmes E. Herbert est nettement plus spontané et naturel que dans ses futurs rôles de "père la morale" comme dans A Woman of the World (1925) de Mal St. Clair. On suit donc avec intérêt le bonheur suivi des déboires conjugaux de Harry et Kate, même si on devine rapidement le dénouement. La première partie champêtre est très enlevée et charmante avec un rythme soutenu et primesautier à l'image de la jolie Kate qui arrive tel un tourbillon dans la vie bien rangée d'Harry. Dans la deuxième, elle tente maladroitement de se faire accepter de la bonne société citadine. Sa rivale est rouée et cherche à utiliser son époux à des fins d'ambition personnelle. Perret amène le rapprochement des deux époux avec infiniment de délicatesse, sans forcer le trait. Le film contient nombre d'idées de mise en scène comme celle où les deux époux séparés par un mur se lamentent chacun de leur côté ou lorsque Kate rêve du livre qu'elle vient de lire et se revoit soudain aux beaux jours de sa romance avec Harry en vignette. La photo signée Alfred Ortlieb est absolument remarquable avec tous les atouts habituels de Perret: contre-jours, extérieurs éclairés par le soleil et mise en valeur du décor par des clair-obscurs. Une délicieuse comédie visible sur le site European Film Gateway dans une belle copie néerlandaise.
L'alphabet de l'amour... |
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